Christian Globensky L’expérience des catastrophes texte, 2010

« L’expérience des catastrophes », in Esthétique du pire, dir. R. Conte, Paris, Lienart, 2011. Extraits d’une conférence présentée lors du colloque international, Le pire n’est jamais certain, les 24 et 25 juin 2010 au Centre Pompidou-Metz. Conférence-performance avec Thierry Hesse.

 » Ce qui doit pourtant retenir notre attention au plus haut niveau dans cette thématique de recherche sur l’immunosphère, c’est que, en même temps que l’observation doit mettre en évidence le mode immunologique et allergologique des processus créatifs, elle doit aussi formuler l’hypothèse d’une pensée qui peut à tout moment s’émanciper de ses propres fonctions immunitaires : se déterminer des capacités auto-immunes et autoplastiques à se dresser contre ses propres intérêts vitaux si une stratégie créative et de dépassement semble renforcer notre inattaquabilité conceptuelle afin que, pour paraphraser Robert Filliou, l’art rende la vie plus intéressante — et plus résistante que l’art… « 

Immunosphère, installation multimédia interactive réalisée en collaboration avec Tom mays, présentée dans le cadre de l’exposition Le pire n’est jamais certain, à Metz, en 2010.

Un espace est simplement délimité au sol par des bandes adhésives et une faible lumière. Lorsque l’on se déplace dans cette zone, le moindre de nos mouvements déclenchent des sons et de courtes phrases s’animent à l’écran. Puis, des images vidéo s’ajoutent aux phrases, aux sons, des séquences presque fantomatiques d’individus se déplaçant dans la biosphère. Nous sommes dans une bulle, une sphère immunologique dont nous construisons l’identité par notre façon de bouger, de s’approprier l’espace. Jusqu’où pouvons-nous absorber le monde et de quelle manière nous nous en protégeons ?