Deux moniteurs vidéo, dos à dos, tournent tranquillement à la surface d’un lit grandeur nature, dont la forme et la matière sont directement dérivées de la série des Touches-clavier — dont on voit sur le visuel le pièce Play Rec — infographie, impression, bois, polystyrène, PVC, 310 X 150 X 45cm, 1991.

Les deux moniteurs vidéo sont plastiquement intégrés à l’installation : reliés par un support de métal rotatif, ils évoluent dans deux directions opposées. Les deux vidéos présentées ont un montage similaire mais comportent deux protagonistes différents, un homme et une femme. Ces derniers évoluent dans un univers à plusieurs dimensions représenté par de multiples fenêtres à l’intérieur de chaque cadre-écran… Ainsi le spectateur doit, pour suivre le déroulement des vidéos, tourner autour du lit. C’est ainsi que l’installation redouble la notion théorique amenée par la vidéo et le film : le point de vue fixe est toujours en fuite. Dans ces fenêtres apprissent des Objets-tests qui ont marqué le parcours de l’artiste : Voir la mort d’une idée (1990) ; Play record (1991) ; Jimi’s friends (1992). Les deux personnages entrent en contact par le biais de la réalité virtuelle : ils parlent et ils dansent ensemble dans des univers séparés.

La dimension sonore qui balaie littéralement l’espace de présentation de l’installation est extrêmement chargée. Le spectateur entend quatre musiques simultanément : deux fois la même pièce de J. Cage mais mais avec un redoublement qui intervient avec un décalage de quelques secondes (à la manière d’un morceau fugué) ; un extrait de J. Hendrix et un extrait de B. Eno.